Après vous avoir présenté il y a quelques mois le parcours de Gaëlle Fleury, cette jeune maman éblouissante de sérénité qui m’a fait découvrir l’écologie intérieure, j’ai souhaité faire un focus sur cette discipline. Au programme aujourd’hui : découvrir pourquoi et comment prendre soin de soi à tous les niveaux a le pouvoir de changer le monde – rien que ça !

(J’aurais également pu nommer cet article : Interview de Gaëlle Fleury, le retour de la vengeance, mais j’ai choisi de rester plus conventionnelle.)



Passons au volant de notre vie, mais en « mode manuel » !

Mots & Merveilles – La Fabrique : L’écologie intérieure, c’est quoi ?

Gaëlle Fleury : C’est décrypter son comportement pour performer au mieux de ses capacités sur le long terme.
Cela passe par l’acquisition d’une connaissance de son mécanisme interne qui soit suffisante pour passer du « mode automatique » au « mode manuel », et remettre ainsi de la conscience sur nos actions. C’est le respect de soi.

Personnellement, je vis l’écologie intérieure en développant la connaissance de mon propre fonctionnement, et en y intégrant de « nouveaux programmes ». C’est comme avec la photographie. Certains utilisent un mode automatique, qui fonctionne très bien. Les photographes professionnels, eux, utilisent un mode manuel : cela demande une connaissance du mécanisme, un effort pour affiner sa vision du résultat attendu, puis de passer à l’action en ajustant tous les paramètres afin d’obtenir une photo unique empreinte de sa personnalité.

Si l’on transpose cela au corps humain, cela passe par la compréhension et la gestion de ses émotions. Et si nous tenons à notre appareil photo, alors nous en prenons soin : le ranger, le nettoyer, le réparer. Tout comme le photographe avec son appareil, je prends soin de moi. L’alimentation, le sport, la méditation sont autant de moyens de maintenir mon corps en forme et de le préserver dans le temps. Le but ultime de tout cela est simple mais extrêmement important : améliorer sa qualité de vie.

Mots & Merveilles – La Fabrique : Qui est concerné ? Dans quel contexte ?

Gaëlle Fleury : Tout le monde est concerné, à chaque instant. Dans chacune de nos actions nous sommes concernés, et cela qui que nous soyons. Des gens soucieux de l’environnement. Des personnes qui n’ont plus goût à la vie, qui n’ont pas pu ou su donner un sens à leur existence. Des personnes devant faire face à des conflits qu’ils n’arrivent pas à surmonter. Des managers qui souhaitent gagner en efficacité. Des parents soucieux d’améliorer leurs relations avec leurs enfants. Des couples qui souhaitent éviter les dépendances affectives.

Mots & Merveilles – La Fabrique : Et concrètement, qu’est-ce que l’écologie intérieure peut changer dans ma vie ?

Gaëlle Fleury : L’écologie intérieure peut t’apporter de l’apaisement, de la sérénité via la conscience que tu investiras dans ta vie. Elle peut t’aider à faire des choix qui seront bons pour toi, à devenir ou redevenir maître de ta vie. À devenir plus constructif, plus performant, ou encore à élargir ta zone d’influence. Dans la vie il y a des évènements extérieurs sur lesquels nous n’avons pas de contrôle (la pluie par exemple) : notre zone d’influence se situe sur notre adaptabilité face aux circonstances. Quand il pleut je peux me plaindre et rester devant la télé ; je peux aussi aller au musée ou encore enfiler des bottes et aller sauter dans les flaques d’eau avec mes filles.

Cette discipline conduit aussi à acquérir une meilleure empathie, ce qui améliore les qualités des relations. Et, plus que tout, l’écologie intérieure permet de gagner une vraie confiance en soi, une vraie autonomie. L’autonomie pour moi c’est la capacité de s’adapter aux évènements tout en respectant nos valeurs et nos besoins, ne pas rester dans la plainte ou dans le fait de subir une situation.



L’écologie intérieure, un mode de vie

Gaëlle Fleury : Vous l’aurez compris, l’écologie intérieure est clairement un mode de vie à part entière. C’est une pratique quotidienne. Apprendre la gestion des émotions est un long chemin – mais cela en vaut la peine.

Mots & Merveilles – La Fabrique : Est-ce que mettre en place l’écologie intérieure dans son quotidien demande un effort ? Lequel ?

Gaëlle Fleury : En effet, cela demande un effort, dans le sens où il faut arriver à sortir du « mode automatique » pour prendre du recul et observer son propre mode de fonctionnement. Mais on ne nous apprend nulle part à faire cela, et c’est ici que réside la principale difficulté. C’est une démarche qui demande une régularité, de la persévérance. C’est pourquoi être accompagné par un coach peut être un réel soutien.

Mots & Merveilles – La Fabrique : Quel est le travail du coach?

Gaëlle Fleury : Le coach met en lumière les modess de fonctionnement, les automatismes. Il soutient dans la prise de conscience des distorsions entre le fonctionnement actuel du coaché et son état désiré. Il accompagne la compréhension et la gestion des émotions.
Avec beaucoup de bienveillance, il guide le coaché pour l’entraîner à changer de perspective. Le coach est une présence qui permet d’aller plus en profondeur, de trouver des réponses au fond de soi, dans un espace de calme et de paix. Cet accompagnement permet de devenir autonome rapidement, mais aussi de regagner du pouvoir sur sa propre vie. Le coach est un catalyseur. Il fait émerger les talents. Il pousse son coaché à devenir la meilleure version de lui-même.


Retrouvez le parcours personnel de Gaëlle ici :
Vers l’écologie intérieure 1/2
Vers l’écologie intérieure 2/2



Modifier son regard sur le quotidien

Mots & Merveilles – La Fabrique : Comment commencer en douceur?

Gaëlle Fleury : Avant tout, il faut commencer par prendre connaissance des besoins de base des êtres humains. La pyramide de Maslow est un bon outil pour intégrer cette notion. On peut noter nos besoins et y ajouter les stratégies que nous utilisons déjà pour les satisfaire, puis compléter cette liste jusqu’à obtenir minimum trois stratégies par besoin. Ensuite, il faut changer sa relation à soi-même en commençant par modifier son dialogue intérieur. C’est un petit changement qui apporte de très grands bénéfices et qui fluidifie vraiment la vie quotidienne. Personnellement, j’identifie deux types de dialogues intérieurs toxiques à éviter absolument : les jugements envers soi-même et envers les autres, et la plainte.

Nous avons tendance à nous juger sévèrement lorsque nous faisons une erreur – ou encore à nous plaindre de beaucoup de choses. Or il nous faut apprendre à modifier notre façon de percevoir les évènements, apprendre à être factuel, sans jugement ni interprétation des situations. Être également à l’écoute de nos sentiments et de nos sensations corporelles. En résumé, comprendre nos besoins et mettre en place des stratégies variées pour y répondre.

Mots & Merveilles – La Fabrique : Peux-tu nous donner un exemple de ta vie quotidienne où tu as appliqué cette démarche ?

Gaëlle Fleury : Je me rends à un stage, à Lyon. J’achète mon ticket de bus, je monte, je suis à l’aise, j’ai bien dormi, je suis dans les temps : je me sens légère et heureuse. Mon arrêt de bus se situe devant une gare où l’on peut prendre le métro, mon lieu de formation est un peu plus bas dans la rue. Et là j’ai envie de faire un don. Je fais donc un détour pour donner mon ticket à quelqu’un qui est sur le point d’en acheter un. La personne est ravie, j’ai la sensation d’avoir illuminé sa journée et je me sens encore mieux. J’arrive enfin devant la porte, et je remarque immédiatement que ce n’est pas comme d’habitude. Je sonne, une fois, deux fois… et je comprends : le stage ne se tient pas ici aujourd’hui. Je sens mon visage se décomposer. J’étais pile à l’heure, comment vais-je faire pour trouver la bonne adresse, est-ce que c’est loin, et quelle c**** de ne pas avoir vérifié l’adresse la veille !
Mon état interne change, mais je prends une bonne respiration et je passe à l’action.
Finalement, j’arrive avec à peine dix minutes de retard et en prime, je me suis amusée de la situation pendant mon trajet. J’avais beaucoup de tendresse envers moi-même, je trouvais même cette erreur mignonne et rigolote. En lisant cela, vous me direz que c’est normal, car quand on est extérieur à une situation, on arrive rapidement à dédramatiser. Mais quand on ressent une frustration forte, de la colère, nous avons du mal à gérer nos émotions et notre dialogue interne a tendance à être très violent. « Tu es nulle. Tu es incompétente. En plus tu as dû payer un autre ticket de métro, tu es ridicule… » Toutes ces phrases, je me les suis dites, mais grâce à la CNV (Communication NonViolente, ndlr), j’ai pu les traduire en besoin insatisfait : aussitôt le calme et la clarté se sont installés en moi pour me permettre de passer rapidement à l’action, et cela a été très efficace.

Concrètement, j’ai effectué cette petite traduction interne :

  • « Tu es nulle, tu es tête en l’air » se traduit par « Je me sens déconcertée et en colère car j’ai besoin de faire un bon usage de mon temps. »
  • « Tu es ridicule » se traduit par « Je me sens mal à l’aise car j’ai besoin de cohérence dans mes actes.»

Le fait de changer notre dialogue interne amène de l’apaisement à l’intérieur de nous. Avoir conscience de nos besoins, nous permet de choisir l’action la plus adapté à la situation.

La CNV est un autre des outils de l’écologie intérieure, très puissant et au service du changement que vous voulez instaurer.


Pour conclure…

Mots & Merveilles – La Fabrique : Comment finir cet interview autrement que par la question traditionnelle, à savoir : qu’est-ce que l’écologie intérieure pourrait apporter, si elle était utilisée à grande échelle ?

Gaëlle Fleury : Des êtres humains responsables, autonomes et épanouis. Des entreprises respectant davantage les valeurs humaines, et plus performantes. Des familles et des couples plus unis. Des relations parents-enfants plus fluides et respectueuses.



Le partenaire de Mots & Merveilles – la Fabrique : Gaëlle Fleury

Gaëlle a grandi en Guadeloupe jusqu’à ses 17 ans et en garde le souvenir merveilleux d’une vie locale et simple. Elle part vivre à Lyon où elle obtient son BAC et travaille dans un restaurant malgré le soutien hésitant de ses proches focalisés sur sa timidité et son manque de confiance en elle. Sa volonté d’indépendance et son désir de se surpasser lui permettent de dépasser sa maladresse et de progresser jusqu’à devenir assistante d’exploitation, gérant un restaurant et une équipe de 8 personnes. Puis une déception amoureuse lui fait quitter la région lyonnaise pour le Pays de Gex, dans l’Ain, où elle rencontre son compagnon, travaille dans le milieu de la nuit, quitte tout pour voyager. Six mois plus tard, elle attend sa première petite fille : une grossesse qui déclenche le changement de mode de vie de la famille.

Aujourd’hui, Gaëlle est coach professionnel : elle accompagne ses clients pour les aider à ses fixer des objectifs ambitieux et atteignables, pour définir qui ils sont maintenant, où ils veulent aller et comment y aller… ce qui est à chaque fois un long et merveilleux voyage. Gaëlle est spécialisée dans la communication non violente de Marshall Rosenberg. « Ce processus puissant est devenu un art de vivre pour moi, et dans mon travail cela m’apporte une grande clarté sur l’accompagnement de mes clients. J’aime le transmettre car c’est un excellent moyen pour avoir une bonne maitrise de ses émotions. »

Gaëlle est très active sur les réseaux sociaux, où elle partage sa philosophie de vie – avec beaucoup de succès, et où elle soutient les personnes intéressées par cette démarche. Elle travaille actuellement sur un programme en ligne afin d’accompagner des personnes curieuses et désireuses de commencer à vivre leur écologie intérieure. Et son ambition ne s’arrête pas là puisqu’elle a également l’intention d’écrire un livre.
« La spécificité de ma démarche est que je suis mon intuition, je suis guidée par mon cœur. Je n’ai pas fait d’étude sur l’entreprenariat.  Et j’ai cette confiance profonde : ce que je fais est exactement ce que je dois faire. C’est le bon moment, le bon endroit, je rencontre les bonnes personnes. C’est le thème qui me convient. C’est encore une aventure merveilleuse. »

Pour suivre Gaëlle :


Ressources

Vidéos

Livres

  • Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs), Marshall B. Rosenberg
  • Le Prophète, Khalil Gibran
  • L’homme qui voulait être heureux, Laurent Gounelle

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